L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) salue la décision de lever progressivement la quarantaine et de faire accéder le pays à une nouvelle étape marquée par la reprise du travail dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des services et des divers métiers de l’artisanat et des industries traditionnelles, ce qui va permettre de reprendre progressivement l’activité économique.
L’Utica, qui regroupe en tant que syndicat des patrons de nombreuses entreprises, s’est dite consciente que les difficultés sont encore à venir. Et d’affirmer qu’elle travaille à intensifier les contacts avec le gouvernement, la Banque centrale et l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers afin d’activer les mesures gouvernementales annoncées pour accompagner les entreprises et les professionnels et consolider leur position financière. «Le dialogue a abouti à un accord sur des points qui seront prochainement dévoilés et qui permettront d’aider les entreprises à rétablir leur activité et à financer les temps d’arrêt», ajoute la Centrale patronale. Cette assistance aux entreprises est devenue indispensable, si on veut préserver les postes d’emploi existants en permettant aux entreprises en difficultés conjoncturelles de poursuivre leurs activités.
L’Utica a, en outre, salué les professionnels qui ont continué à exercer durant le confinement total, mettant en exergue la quasiabsence de cas de contamination dans les entreprises en activité et appelant à continuer à respecter les consignes de sécurité mises en place par les services sanitaires pour arriver à concilier les exigences en matière de santé avec les nécessités économiques.
A noter que certaines entreprises d’importance vitale, comme celles relevant des industries alimentaires, sont obligées de continuer à travailler pour pouvoir fournir l’alimentation aux citoyens. Cependant, certaines sociétés ont été contraintes d’alléger leur personnel afin de rendre plus spacieux les ateliers de travail. Deux équipes distinctes sont ainsi mobilisées dans le cadre de deux séances de travail. Même après le déconfinement, il est nécessaire de fournir aux travailleurs les moyens de protection comme les bavettes, le gel désinfectant à l’entrée et à la sortie de l’entreprise.
L’objectif est de contrecarrer la propagation éventuelle du coronavirus qui peut revenir avec force si un relâchement de la protection est constaté. L’Utica a salué, d’autre part, la décision de lever progressivement la quarantaine et de faire accéder le pays à une nouvelle étape marquée par la reprise du travail dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des services et des divers métiers de l’artisanat et des industries traditionnelles, ce qui va permettre de reprendre progressivement l’activité économique. La crise sanitaire due au Covid-19 a causé de graves dégâts pour les entreprises tunisiennes comme c’est le cas partout dans le monde. En effet, le chiffre d’affaires de plusieurs entreprises a connu une chute libre pour diverses raisons dont la plus importante, sans doute, est la fermeture des frontières et la récession de la demande.
Maintenant, les chefs d’entreprise vont essayer de rattraper le retard en améliorant la productivité et en renouant avec les partenaires étrangers pour exporter plus leurs produits. Les secteurs considérés comme les plus sinistrés sont ceux du tourisme et du transport, vu le confinement général décrété par le gouvernement. L’Utica s’est aussi félicitée des efforts déployés par le chef du gouvernement pour faire face à la situation épidémiologique que traverse le pays en raison de la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19. Le gouvernement passe au déconfinement orienté qui concerne surtout les personnes âgées, les plus exposées à contracter la maladie lors de leurs déplacements. Les jeunes peuvent se déplacer dans certaines limites, et ce, pour faire tourner l’activité économique qui doit reprendre progressivement son envol.
D’ailleurs, le taux de croissance est revu à la baisse (-4,0%) au cours de cette année suite à cette conjoncture exceptionnelle. L’Utica a d’ailleurs souligné l’ampleur des répercussions négatives qui ont affecté les entreprises et des sacrifices de nombreux chefs d’entreprise, lesquels, malgré la crise étouffante de liquidités, se sont souciés de fournir des revenus à leurs travailleurs selon différentes formules réglementaires. Ces entreprises ont puisé dans leurs réserves pour accorder les salaires à leurs employés.
«Aider les entreprises à se rétablir»
«Nous réalisons parfaitement le fait que les difficultés nous attendent encore», écrit la centrale patronale. «Nous avons donc travaillé ces dernières semaines à intensifier les contacts avec le gouvernement, la Banque centrale de Tunisie (BCT) et l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF) pour activer les mesures gouvernementales annoncées dans le but d’accompagner les entreprises et les professionnels et renforcer leur situation financière». Enfin, l’Utica a rappelé que toutes ses structures centrales, sectorielles et régionales resteront à la disposition des entreprises et des professionnels pour orienter, consulter et intervenir chaque fois que cela sera nécessaire, conformément à un partenariat et une coopération avec les autorités de tutelle sectorielles et les structures du ministère des Affaires sociales, et avec les autorités régionales et les municipalités afin que le processus de levée progressive du confinement se déroule avec succès et dans la sécurité.
Préserver les postes d’emploi
Dans le même ordre d’idées, le mécanisme de garantie des crédits accordés par les banques aux entreprises sinistrées en raison de la pandémie du coronavirus entrera en vigueur cette semaine, a affirmé le ministre des Finances, Mohamed Nizar Yaïche. Dans une déclaration à l’agence TAP, le ministre a indiqué que l’enveloppe totale des crédits mis à la disposition de ces entreprises est portée de 500 à 1500 millions de dinars. Ce mécanisme est initié par le ministère des Finances conjointement avec la Banque centrale de Tunisie (BCT), l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF) et la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR).
Les différentes parties ont convenu de simplifier les procédures d’octroi des crédits et d’accélérer l’examen des dossiers de demandes, a souligné le ministre. Les entreprises bénéficiaires sont appelées à préserver les postes d’emploi et à assurer les droits de leurs employés, selon la même source. Le mécanisme de garantie des crédits destinés aux entreprises sinistrées a été lancé le 22 mars par le gouvernement dans le cadre des mesures annoncées pour réduire l’impact de la crise du coronavirus sur les secteurs sinistrés. Par ailleurs, le dialogue engagé entre le gouvernement et l’Utica, au cours de ces dernières semaines, a abouti à plusieurs points qui seront annoncés, prochainement, et ce, afin d’assister les entreprises dans la reprise de leurs activités et le financement de la période d’arrêt, a annoncé l’Utica. Afin d’assurer une reprise sécurisée du travail, la centrale patronale estime nécessaire de mettre en application les mesures préventives conformément aux guides techniques élaborés par l’Institut de santé et sécurité au travail (ISST) et la direction de l’inspection médicale et de la sécurité au travail et de veiller au respect des mesures de distanciation et à la fourniture des moyens de protection.
