Cap bon | Après les dommages meurtriers de 2018 : 210 millions de dinars pour lutter contre les inondations

Après les inondations survenues au Cap Bon en septembre 2018, qui ont causé de nombreuses victimes et d’énormes dommages dans la région, la société civile s’est mobilisée pour la mise en place d’une série d’idées de projets, qui consistent essentiellement en des interventions rapides dans le domaine de l’assainissement dans les plus grandes villes de la région. Aujourd’hui, ces efforts semblent avoir porté leurs fruits et le coup d’envoi de ces projets a officiellement été donné par les autorités concernées. 

Dans une déclaration accordée à La Presse, Jamil Rafrafi, ancien directeur général du ministère de l’Equipement et membre de la société civile à Nabeul, indique qu’après avoir déployé les efforts nécessaires pour surmonter tous les obstacles de mise en œuvre d’un projet de protection contre les inondations, le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure a chargé la direction de l’hydraulique urbaine de lancer les études nécessaires, suivant les idées et les orientations proposées par la société civile, qui connaît les besoins et les spécificités de la région. Actuellement, les études ont été achevées et on est passé à la phase de l’exécution de ce projet qui va coûter près de 210 millions de dinars, dont 120  pour les villes de Nabeul et Dar Chaâbane-El-Fehri, alors que le reste, soit 90 millions de dinars, est reservé  pour la commune de Hammamet.

42MTD pour des projets d’intervention rapide

M.Rafrafi précise, également, que la phase d’intervention rapide a été identifiée (conjointement avec les municipalités de Nabeul-Hammamet-Dar Chaâbane-El-Fehri) pour un montant de 42 millions de dinars en crédits d’engagement, dont 21  en crédits de paiement (7 millions de dinars pour chaque commune).

« L’appel d’offres a été, bel et bien, lancé et les travaux débuteront bientôt. Le dossier est, donc, bouclé au niveau des études. L’ensemble de la société civile s’occupe actuellement de la recherche des fonds sur le plan international où nous avons intervenu auprès des associations de protection de l’environnement et l’assistance aux pays et régions touchés par les effets de serre et au changement climatique… Le ministère de l’Equipement et les municipalités, chacun dans son domaine, sont en train d’agir au mieux pour faire participer d’autres intervenants sur le plan international, surtout des donations qui vont nous aider à boucler le schéma de financement de ce projet », souligne-t-il.

Pour le reste des villes et localités touchées par les inondations (Béni Khalled, Soliman, Somaâ, Tazarka — mise hors d’eau du projet doublement de la route régionale MC28 —), M.Rafrafi indique qu’il s’agit de petites interventions, et les études complémentaires sont en cours. « Malgré que le défi soit de taille, face à un projet d’une telle envergure, les bonnes nouvelles ne manquent pas, puisque la volonté existe…C’est juste une question de moyens pour les transformer en une réalité », indique-t-il.

Schéma stratégique de gestion des eaux pluviales

Jamil Rafrafi affirme que le projet développé ci-dessus, qui concerne la construction d’une infrastructure de collecte des eaux pluviales et de son acheminement vers la mer, ne sera efficace que s’il est complété par le traitement des eaux pluviales en amont et en aval des périmètres urbains. Ce travail nécessite le  traitement du sol en amont de la zone urbaine et des bassins versants de ces zones ; le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche serait le chef de file de ce projet (étude et réalisation), en étroite collaboration avec les services de l’hydraulique urbaine du ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure (les pourparlers n’ont pas encore commencé). Viennent ensuite la collecte et l’évacuation des eaux pluviales par la création d’un réseau séparatif des eaux pluviales ; les municipalités, en coordination avec les services de l’Office national de l’assainissement (Onas), doivent veiller au lancement des études et leur  mise  en œuvre (la municipalité de Nabeul a déjà programmé le financement de l’étude des quartiers prioritaires).

M.Rafrafi ajoute que d’autres problèmes, relatifs à une inadéquate maîtrise et mauvaise gestion des eaux, restent à résoudre en premier lieu  après les inondations et l’érosion du littoral. «En effet, le littoral Korba-Hammamet Sud souffre depuis une dizaine d’années de l’avancement de la mer provoquant une érosion de la côte et engendrant une nuisance, voire  un danger pour toute la frange urbaine du littoral (au bâti et à la population). Pour ce faire, les communes intéressées, avec la participation de la société civile, ont sensibilisé les pouvoirs publics à intervenir pour arrêter les dégâts et éradiquer le mal… L’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal) a été au rendez-vous pour inscrire ce projet sur sa liste prioritaire. L’accord de principe du financement (en donations) des études scientifique et technique et celui d’une partie de l’exécution du projet ont été approuvés par une organisation internationale et l’appel d’offres pour la désignation du bureau d’études a été lancé… D’autres interventions sont prévues dans d’autres villes côtières dans le gouvernorat de Nabeul ».

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