« Bey el Chaab » de Sameh Mejri et Amen Gharbi : Quand la révolte gronde

 Revivre la ferveur révolutionnaire dans un autre espace / temps, avec un autre leader historique qui n’est autre que Ali Ben Ghedhahem, c’est possible à partir de ce soir sur Al Jazeera Channel Documentary en visionnant  « Bey el Chaab » ou « Le Bey du peuple », un documentaire télévisé réalisé par Sameh Mejri et Amen Gharbi, projeté lors d’une première à la Cité de la Culture.

La révolution historique qu’à connu la Tunisie, le Maghreb  / nord africain et même la culture islamo-arabe a profondément marquée les générations qui ont suivi. Historiens, scientifiques, politiciens, universitaires et écrivains n’ont cessé de relater et de piocher dans la vie du leader historique Ali ben Ghadhahem, qui, en 1864, est parvenu a condensé les revendications des peuplades, tribus, dispersées aux quatre coins de la Tunisie et à tenir tête au régime beylical de l’époque.

Le film retrace la dite révolution « des arabes autochtones », des petites communautés nichées dans des montagnes, qui s’unissent avec les habitants des autres villages, notamment du Sahel pour remédier à la crise économique et à la faim qui les rongeaient et renverser ainsi le pouvoir profondément ancré de Sadok Bey, à l’époque.  Cette révolte du peuple possédait différentes facettes : économique, politique, sociale. Le peuple grondait mais n’avait qu’un seul objectif : descendre le pouvoir à l’aide de Ali ben Ghadhahem, qui est parvenu à se hisser à la tête du mouvement et à les fédérer. Homme cultivé, persuasif, stratège, il parvient en effet à unir. Ce mouvement a bouleversé la moitié du 19ème siècle, faisant de cette rébellion l’une des rares où citadins et ruraux tunisiens se rapprochent.

Grâce à l’apport des historiens interrogés pendant ce documentaire d’1h30, ce docu/film parvient à informer le spectateur et à le retenir, face à une réalisation, enrichi par un volet qui reconstruit des faits fictifs grâce au jeu des acteurs, aux costumes, à la musique, d’une manière télévisée, approximative, avec très peu de dialogues. Le Leader Ali ben Ghedhahem s’insère profondément dans la conscience collectif du peuple tunisien occupe une place centrale dans son patrimoine historique : son accomplissement, en cette époque, marque jusqu’à nos jours les esprits tunisiens, alimentant légendes urbaines et anecdotes. Ce documentaire produit par Al Jazeera Documentary et Folk Story Compagny a néanmoins réduit l’image idéalisée et tant fantasmée  du leader. Les slogans se référant à cette révolution du 19ème siècle ont été scandés pendant les tournants les plus importants de l’histoire tunisiens jusqu’au 14 janvier 2011, date  symbolique de  la chute d’un régime répressif, celui des Ben Ali /Trabelsi.

 

 

Un commentaire

  1. Jugurtha

    14/01/2021 à 13:29

    La révolte menée par Ali Ben Ghedhahem n’avait rien d’Arabe. Le vocable fourre-tout concocté par l’envahisseur puis colon Français ne s’appliquait guère à l’époque pour désigner les autochtones Nord Africains. Les grandes tribus affiliées à la dite révolte étaient tout simplement les grandes tribus guerrières Amazigh. Fiers descendants des Numides qui combattirent les colons et autres envahisseurs de tout bord. D’ailleurs le patronyme même du chef de la révolte est on ne peut plus Amazigh. Cette obsession d’arabisation est pathétique!!

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