Ils ont dit

Mokhtar Laâmari, universitaire

«  Les fonds vautours sont des fonds puissants, ils mettent les Etats dans une situation de faiblesse, ce qui menace la souveraineté nationale, en particulier dans les pays qui traversent une situation financière critique ou une faillite. Ces fonds traitent avec les banques endettées de l’Etat et investissent dans l’achat d’obligations financières et fournissent des liquidités à ces banques, puis en utilisant ces obligations comme une carte de pression sur les gouvernements et les pays afin de les rembourser,  et leurs interventions vont jusqu’à la saisie sur les propriétés de l’Etat. De nombreux fonds spéculatifs en Tunisie lient leurs relations avec les autorités politiques et financières, telles que les ambassades et les banques, et menacent ainsi la souveraineté nationale. Il y a une certaine crainte de leur présence en Tunisie… J’invite la Banque centrale et le ministère des Finances à rassurer la communauté économique et les investisseurs tunisiens. La situation économique difficile en Tunisie pourrait rendre l’Etat incapable de payer les salaires ou d’effectuer des versements de prêts au cours des prochains mois, au cas où un certain nombre de décisions ne seraient pas prises. La Tunisie se trouverait en situation encore plus difficile, si elle exigeait le rééchelonnement de certaines dettes. Un montant important de prêts devrait être, déjà, payé en devises d’ici août 2021. La Banque centrale de Tunisie manque de mécanismes nécessaires à poursuivre les opérations financières entre les banques tunisiennes et la cinquantaine de fonds vautours. La plupart d’entre eux sont basés aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe et ils ont récemment intervenu en Grèce et au Liban ».

Fatma Marrakchi, professeure en sciences économiques

« Les priorités fixées par le Fonds monétaire international dans son rapport sont de sauver le patrimoine et les richesses nationales, en plus d’assurer la stabilité économique jusqu’à la fin de la pandémie. Quant aux politiques économiques, je précise que le FMI a souligné la nécessité d’encourager une croissance inclusive. Il est nécessaire de réduire le niveau des salaires et les subventions énergétiques et accorder la priorité aux dépenses dans le secteur de la santé ainsi que l’investissement. Si nous n’effectuons pas ces réformes dans un court laps de temps, l’endettement pourrait être insoutenable. Le gouvernement doit réglementer la gouvernance des entreprises publiques. Un nouveau programme pourrait être conclu avec le FMI. Concernant la baisse à « B3 », notation souveraine de la Tunisie par l’agence de notation Moody’s, et si le pays ne mène pas les réformes en question d’ici quelques mois, il est probable que la notation se fait à « C » avec une orientation vers le Club de Paris ».

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