TANT qu’il y a de l’espoir en des lendemains meilleurs, tant qu’il subsiste de la confiance en la capacité des Tunisiens à surmonter, avec succès, ces moments de disette, de désenchantement et de crises plurielles et tant que les intellectuels et les acteurs culturels résistent encore à toutes les pandémies, pas uniquement sanitaires, à l’instar de la Covid-19 mais aussi à celles relatives à l’extrémisme, au fanatisme (pas exclusivement religieux) et au passéisme sous toutes ses formes, l’on est en droit de dire et de prophétiser qu’il existe une solution au bout du tunnel.

Et cette solution  commence à prendre forme grâce, précisément, à la mobilisation citoyenne digne de toutes les éloges manifestée précisément par cette veille magnifique et cette prise de conscience solidaire dont ont fait montre, ces dernières semaines, ces artistes qui ont décidé de se prendre en charge et de redonner vie, vigueur et dynamisme aux différents espaces culturels desséminés à travers la République, en y organisant des activités, des manifestations, des festivals et des rencontres que beaucoup de Tunisiens, dans la capitale et dans les régions intérieures du pays, ont commencé à oublier, voire à gommer de leurs mémoires croyant, à tort, qu’ils faisaient, désormais, partie de l’histoire qu’ils se rappellent avec nostalgie.

Et ces mêmes acteurs du paysage artistique qui ont réussi à arracher le soutien des hautes autorités politiques du pays, en la personne du Chef de l’Etat, affirmant aux artistes venus le rencontrer dernièrement qu’il est temps que l’artiste et l’intellectuel prennent une part active à la conception et à la concrétisation des approches d’avenir, de décider de poursuivre leur combat sur le terrain, dans un mouvement de défi mobilisateur et galvanisant face à toutes les entraves quelles que soient leur acuité ou leur complexité.

A moins de deux semaines de l’avènement du mois saint de  Ramadan, considéré comme le mois de la consommation culturelle et artistique par excellence (sans oublier bien sûr la consommation alimentaire et spirituelle), il est significatif d’observer que la machine productrice s’active, tous azimuts, et met la main aux derniers préparatifs dans le but de proposer aux consommateurs un produit artistique de haute qualité et de les réconcilier avec leurs traditions ramadanesques, de les sortir de la morosité  qu’ils vivent depuis des mois déjà du fait de la pandémie et de les arracher de la médiocrité cathodique qu’ils sont obligés de subir quotidiennement avec les feuilletons turcs qui envahissent nos écrans à longueur de journée et de nuit.

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