«Streams » de Mehdi Hmili, actuellement au cinéma : Drame dense

Le public pourra découvrir dans toutes les salles tunisiennes le 2e long métrage de Mehdi Hmili. Annoncé comme un drame, le film a été projeté au festival de Locarno et au Caire, avant d’être présenté en Tunisie. A l’affiche, Afef Ben Mahmoud, Zaza, Sarah Hannachi et une poignée de jeunes acteurs.

Le long métrage relate la déchéance d’une mère, Amel, et de son fils Moumen, jeune adolescent, des suites d’une malencontreuse arrestation de cette dernière, pour «atteinte aux bonnes mœurs sur la voie publique, d’adultère et de prostitution». L’incident a eu de graves répercussions sur sa vie personnelle, professionnelle et sociale. Elle, qui travaille comme ouvrière dans une usine, cherchait à pistonner son fils Moumen, footballeur talentueux afin de le propulser. Elle s’adresse donc à Imed, homme d’affaires puissant, qui accepte de l’aider, mais tente de la violer en retour. Après s’être faite épingler par la police, le fils se retrouve livré à lui-même et s’abîme dans une violente déchéance : drogue, milieu de la nuit, prostitution masculine, alcoolisme et mauvaises fréquentations dans les abysses d’une capitale glauque et dangereuse… Des mois, plus tard, sa mère sort de prison et entame une recherche effrénée pour le retrouver.

Le film est une succession d’événements dramatiques, centrés sur une femme et son fils, issus d’un milieu d’ouvriers modeste, et vivant avec un mari, totalement absent. Tout s’est enchaîné de la pire des manières pour les deux personnages, sur presque 2h00 de visionnage. Le film est dense en événements et exprime frontalement une brutalité urbaine, sociale, et policière. Le rapport mère-fils est dissolu pendant tout le film dans de la violence condensée. «Streams» prend les allures d’un thriller tunisien, dans lequel meurtres, magouilles, banditisme s’entassent : vie nocturne, communauté LGBTQI++, hommes farouches, police violente, misogynie, homophobie, toxicomanie… Tout y est ! L’interprétation de Zaza dans son premier rôle sur grand écran est remarquable, ainsi que celle des jeunes comédiens.    

Le film a été projeté au festival de Stuttgart en Allemagne, et est sélectionné dans d’autres festivals, comme le Zurich Film Festival, Film francophone de Namur, la Mostra de Valencia, et au Festival méditerranéen de Montpellier. L’actrice principale du film, Afef Ben Mahmoud, a remporté le prix de l’interprétation féminine au Festival International du Caire, là où s’est déroulé la première arabe de «Streams». Mehdi Hmili s’est fait connaître avec son premier long métrage «Thala mon amour » en 2016.

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