Vivement la vente directe !

Editorial La Presse

LE marché baptisé « Du producteur au consommateur » à Tunis est une vraie réussite. Ce n’est pas la première fois qu’il se tient, et ce n’est pas la première fois qu’il connaît une réussite. Le volume de produits agricoles vendus n’est pas sûrement conséquent par rapport au marché global, mais l’idée, aussi symbolique qu’elle soit, nous renvoie à de nouvelles formes de distribution : la vente directe du producteur au consommateur des biens agricoles et alimentaires, ou le cas échéant des circuits courts où l’on a affaire à un seul intermédiaire. L’idée permet au consommateur de gagner beaucoup sur son budget (de plus en plus affecté par une folle inflation), et au producteur lui-même de gagner les coûts de transport à la recherche d’intermédiaires et bien sûr d’économiser d’autres charges liées à l’écoulement de sa marchandise, tout en préservant des marges intéressantes. Cette nouvelle forme de distribution a gagné en popularité en Occident en pleine période de Covid où les plateformes digitales ont rapproché le producteur du consommateur.   

Encourager ce type de marché  et même le généraliser avec des quantités plus importantes et surtout d’autres types de produits écoulés autres qu’agricoles est une idée efficace pour réguler le marché et surtout pour mettre fin à l’avidité de certains grossistes et de tous les intermédiaires qui spéculent et enflamment les marchés. Et pour des occasions aussi sacrées et significatives comme  le Ramadan, on aurait aimé une généralisation de ces marchés «producteur-consommateur» bénéfiques pour tout le monde. Cela aurait sans doute calmé les ardeurs des spéculateurs et surtout fait du bien aux agriculteurs et même aux industriels soumis aux pressions des nombreux et interminables intermédiaires dont une bonne partie agit dans l’illégalité. Ces marchés  producteur-consommateur ou collectifs, ces circuits ultra-courts, peu importe la forme, sont une réponse appropriée et intelligente pour protéger et le producteur et le consommateur, dont le pouvoir d’achat s’effrite de jour en jour. Seulement, des stands sur quelques mètres et pour quelques jours ne changeront rien dans le chaos qui règne sur nos marchés. L’inflation tue tout le monde, et en premier lieu le consommateur qui n’en peut plus. Et pourtant, de nouvelles solutions existent et attendent d’être adoptées.

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