Durabilité des entreprises : Le reporting extra-financier n’est plus un choix

 

Depuis l’adoption des 17 objectifs de développement durable par les Etats membres de l’ONU, la performance environnementale et le rôle social de l’entreprise sont mis sous la loupe. Elle est désormais redevable envers la société et se doit de se conformer aux exigences environnementales qui n’ont cessé de se durcir. C’est ainsi que le rapportage extra-financier est devenu un must permettant aux entreprises de communiquer sur les implications sociales, environnementales et sociétales de leurs activités.

Aujourd’hui, l’entreprise doit être transparente, non seulement sur le plan financier, mais aussi en matière de développement durable. En effet, le reporting extra-financier, connu également sous l’appellation reporting ESG, établit les données relatives aux aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance des entreprises.

En Tunisie, le tout premier guide de reporting ESG a été élaboré et publié en 2021 par la Bourse de Tunis. Il comporte 32 KPI inspirés des principaux référentiels internationaux en la matière. “On a développé un guide de reporting ESG que je qualifie de première année ESG, parce qu’on s’est limité uniquement à 32 KPI. En utilisant ces KPI qui sont inspirés des principaux référentiels, les entreprises parlent le même langage au public qui va recevoir cette information, s’agit-il d’Etats, d’entreprises ou d’investisseurs”, a souligné le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, durant son intervention lors de la 9e conférence internationale RSE, récemment, organisée par la Conect.

Vers une démocratisation du guide ESG

Sahnoun a annoncé que, dès le début de l’année prochaine, la Bourse de Tunis va accompagner une quinzaine d’entreprises dans l’adoption de ce guide et la réalisation du reporting extra financier à l’adresse d’un public très large. Pour l’intervenant, le reporting ESG n’est plus un choix, surtout pour les entreprises exportatrices qui ciblent les marchés européens. C’est désormais une obligation, d’autant plus que la nouvelle directive européenne Csrd (Corporate Sustainability Reporting Directive) entrera, incessamment, en vigueur. Cette dernière vise à harmoniser les reportings de durabilité des entreprises et à améliorer la disponibilité et la qualité des données publiées.

“ A mesure que les directives se mettent en place et deviennent de plus en plus contraignantes, le reporting extra-financier n’est plus un choix. A partir de 2024, les entreprises qui souhaitent exporter vers le marché européen, surtout les grandes entreprises qui opèrent dans des secteurs tels que l’automobile,  seront confrontées à des contraintes, et doivent présenter des justificatifs… Donc ce n’est plus un choix, c’est presque une obligation. Face à cette obligation, il faut qu’il y ait de la data et du reporting  pour justifier auprès des donneurs d’ordre et des futurs clients que l’entreprise tunisienne mérite leur confiance et peut se positionner sur ce marché”, a-t-il indiqué.

Il a ajouté que, de par le monde, les bourses jouent le rôle d’une locomotive de  politiques RSE. Car, les entreprises cotées sont majoritairement de grandes entreprises qui, en adoptant des politiques RSE et en faisant du reporting extra financier, vont contribuer à la création de tout un écosystème. La production des données permettra de faire de l’inclusion et de démocratiser les normes et les pratiques RSE.

Une nouvelle version du label RSE Conect

Il est à noter que la 9e conférence internationale RSE a pour objectif de communiquer sur la nouvelle version du Label RSE qui a été mis en place par la Conect, en 2018. Cette  deuxième version du label est reconnue par le réseau responsibility Europe et sera, de ce fait, le billet d’entrée des entreprises installées en Tunisie au marché européen.

“L’entreprise, qui engage des stratégies pour obtenir ce label, aura déjà fait un grand pas en matière de  gouvernance, d’impact environnemental et de rôle sociétal. Ce travail profite, en premier lieu, à l’entreprise puisqu’il va l’aider à améliorer son rendement et pénétrer les marchés extérieurs”, a expliqué Aida Gargouri, membre du bureau exécutif de la Conect.

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