« Par-delà les montagnes » de Mohamed Ben Attia, à partir du 17 Janvier dans nos salles : Oser rêver et faire rêver ! 

 

Porter un rêve même des plus absurdes que celui de voler pour un humain est un droit absolu que personne ne doit contester. « Par-delà les montagnes » de Mohamed Ben Attia place son histoire dans un espace où l’instinctif s’exprime et refuse les frontières. 

«Par-delà les montagnes», le dernier opus de Mohamed Ben Attia, est enfin dans les salles tunisiennes après de beaux périples à travers les festivals internationaux, dont notamment Venise, Namur, Bastia, Red Sea…

Ce film représente un tournant dans le parcours de Mohamed Ben Attia qui nous offre cette fois un récit proche du conte, fragile comme un poème avec une grande envie d’espace, d’ouverture, d’envol et de fantaisie. «Par-delà les montagnes» est un genre hybride pour lequel le cinéaste a défini des contours fluctuants. Du drame social et psychologique, vers un road-movie pour passer un thriller et atterrir avec du fantastique ou du réalisme magique.

Après avoir passé quatre ans en prison, Rafik n’a qu’un seul plan : emmener son fils derrière les montagnes et lui montrer sa découverte étonnante. Une histoire simple, écrite avec retenue, des intentions claires et un jeu d’acteurs des plus nuancés.

Pour ce film, Mohamed Ben Attia a renouvelé sa collaboration avec Majd Mastoura, après “Inhebbek Hédi” pour le découvrir dans un rôle tout en tension, qui oscille entre violence, détachement, colère et incompréhension. Samer  Bisharat, dans le rôle du berger, était subtil, fin et sans excès. Quant à Selma Zghidi, que nous avons connue technicienne dans le cinéma, elle a révélé dans le rôle de la maman une face cachée d’une actrice capable d’incarner un rôle aussi complexe.

«Par-delà les montagnes» révèle, aussi, ce dont les enfants sont capables quand ils sont bien dirigés, car nous ne pouvons pas détacher le regard de Walid Bouchhioua (Yassine) qui, avec un jeu instinctif, a suscité beaucoup d’émotions, surtout dans les moments qui l’ont réuni avec Wissem Belgharak (l’autre enfant du film).

“Si j’ai voulu raconter cette histoire aujourd’hui, c’est parce que le cinéma nous permet de croire à l’impossible. Une histoire qui n’est pas ouvertement critique ou symbolique, mais où le contexte politique est nécessairement présent. Au fil du temps, cette idée surréaliste a été confrontée à un sujet plus complexe, «voler» est devenu un prétexte pour raconter une histoire authentique : l’histoire d’un jeune homme qui se libère violemment de son environnement banal, se soustrayant non seulement  à une ville ou à un village, mais à la société en général avec ses principes, ses codes et ses institutions. Une extraction violente mais qui, à mon avis, porte une beauté extrême”, explique le cinéaste.

Retrouver les codes d’un certain cinéma qui le distingue n’a pas empêché le spectateur de retrouver de nouvelles brèches qui défient l’impossible. Ce personnage emblématique qui se présente tantôt comme un dépressif imprévisible, tantôt un être fait de colère et de violence pour retrouver un humanisme à l’état pur qui fait corps avec la nature.

Porter un rêve même des plus absurdes que celui de voler pour un humain est un droit absolu que personne ne doit contester, semble nous dire Mohamed Ben Attia. Un film à voir en solo ou en famille qui se prête à plus d’un niveau de lecture.

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