Après plusieurs jours de fermeture du Passage de Ras Jédir : Le conflit armé interlibyen se prolonge

 

• Les précisions d’une source autorisée du ministère des Affaires étrangères

Une question qui revient, tel un leitmotiv, ces derniers jours : qu’est-ce qui se passe à la frontière tuniso-libyenne ? Le trafic à travers le passage de Ras Jedir est à l’arrêt depuis plus de quatre jours avec des passagers et des cargaisons de marchandises totalement bloqués.

Les causes de ce blocage, sont pourtant connues cette fois-ci. Dans ce cas de figure, la partie tunisienne ne peut intervenir pour un retour à la normale. C’est un conflit interlibyen qui est à l’origine de la situation actuelle.

A l’origine, un conflit a éclaté entre l’Autorité centrale, en l’occurrence le gouvernement d’Abdelhamid Dbaibah, et les notables de la commune de Zouara et leurs milices armées.

D’un côté, le pouvoir central a affirmé haut et fort que la situation financière est très bonne et que le gouvernement est homogène, d’où son ferme attachement à montrer que la situation est totalement maîtrisée et sous contrôle sur l’ensemble du territoire ainsi que sur l’appareil sécuritaire et les administrations.

Or, la bataille n’a jamais cessé entre l’armée régulière et les factions des milices qui bénéficient de l’appui des tribus locales et autres forces disparates qui tiennent à conserver leur contrôle sur certains périmètres du territoire avec tous les avantages que cela leur procure.

La Tunisie réitère sa position constante en faveur d’une solution durable et viable en Libye

Et le passage de Ras Jedir, côté libyen, rentre dans ce périmètre qui a, souvent, été le théâtre d’affrontements armés intermittents, sans que le gouvernement ne puisse étaler sa mainmise, laissant souvent le pouvoir dit municipal ou communal gérer les affaires courantes malgré les enjeux économiques, commerciaux et financiers énormes.

Or, Dbaibah a voulu lancer, via ses derniers communiqués, un message clair aux forces internes, à la communauté internationale et aux pays voisins qu’il est déterminé à ne plus se laisser doubler et à présenter un front uni.

C’est dire que l’évolution semble, dans l’état actuel des choses, des plus incertaines avec des possibilités d’un prolongement du conflit et ses répercussions sur la région de Zouara et, par ricochet, sur la partie tunisienne dont les activités sont menacées de paralysie.

On imagine, donc, le désarroi et l’inquiétude des citoyens et des commerçants tunisiens liés au passage Ras Jedir, contraints de patienter avec les risques que cela présente pour les marchandises transportées qui risquent d’être avariées, voire périmées par le temps au cas où ce conflit viendrait à s’éterniser.

Quelle est la position des autorités tunisiennes ?

Répondant indirectement à cette interrogation, une source autorisée du ministère des Affaires étrangères précise que la Tunisie réitère sa position constante quant à une solution durable et viable en Libye qui émane des Libyens eux-mêmes. Elle encourage, donc, un dialogue constructif libyco-libyen, loin de toute ingérence étrangère. Et œuvre sans cesse et à toutes les occasions pour atteindre cette finalité.

L’apaisement de la situation en Libye est nécessaire et bénéfique aussi bien pour les frères libyens que pour les Tunisiens ainsi que pour la stabilité de toute la région et sa prospérité économique.

La même source du MAE assure que «nous  suivons la situation de près et connaissons son impact sur les activités des opérateurs économiques des deux pays…»

Ces précisions sont importantes et confirment l’intérêt porté par le gouvernement de notre pays à l’évolution du cours des événements à nos frontières avec le frère et voisin libyen.

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