77e édition du festival de Cannes, ce soir le Palmarès : Les favoris pour la Palme d’Or ? 

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Le jury de la 77e édition du Festival de Cannes, présidé par la réalisatrice et actrice américaine Greta Gerwig, dévoilera ce soir son palmarès. Quel film parmi les 22 en lice remportera-t-il la Palme d’Or ?

Pour la critique internationale, seuls quelques films ont fait l’unanimité et c’est «Bird», qui se place en première position tant il a séduit par sa vivacité et sa subtilité. 

Et ce, malgré la présence de noms importants du cinéma mondial en compétition tels les Coppola, Cronenberg, Yorgos Lanthimos   et autres. 

«Megalopolis» du réalisateur «d’Apocalypse Now»  est le film qui a le plus divisé la critique et les cinéphiles : certains l’ayant fustigé et stigmatisé tandis que d’autres n’ont pas hésité à crier au chef-d’œuvre. Les détracteurs de cette fable romaine dans un monde moderne lui reprochent son ton sentencieux, son esthétique approximative, ses poncifs, sa laideur, sa longueur et l’ennui qu’il distille. Ce film, rêvée durant 40 ans, réécrit 300 fois et qui a  coûté 100 millions de dollars  est carrément qualifié de «flop» par de nombreux critiques, mais certains l’ont trouvé «fascinant» et visionnaire» .Qu’en dira le jury. ? 

D’autres noms connus du cinéma mondial ont déçu tels le Canadien David Cronenberg qui, avec «Les linceuls», décline un film bavard,  tournant à vide, sans évolution aucune du récit, et ce, jusqu’à sécréter l’ennui, il faut dire que le cinéma du maître du «body horror» fait, depuis quelques années, du surplace tant il se répète sans réellement se renouveler et innover. 

Avec «Parthenope», l’Italien Paolo Sorrentino déçoit, également, en sombrant encore une fois dans le piège de l’esthétique pompeuse et des poncifs dans cet opus où son héroïne Parthenope, dans une longue quête de soi, incarne et symbolise la ville de Naples dans toute sa beauté, sa splendeur et son côté mystérieux et énigmatique. Ce voyage initiatique tourne parfois en rond ce qui nuit au rythme, mais le film a l’avantage d’avoir révélé la jeune et lumineuse actrice Céleste Dalla Porta qui pourrait rafler un prix d’interprétation.

«Bird» de Andrea Arnold raflera-t-il la récompense suprême ?

Enfin, le Russe  Kirill  Serebrennikov n’a pas non plus convaincu dans «La ballade de Limonov», biopic d’un poète russe à la vie chaotique et trépidante, icône de l’underground soviétique plein d’ambitions politiques. Le film péche par son style confus dans une mise en scène peu inspirée. 

Films fédérateurs 

Cependant quelques rares films ont fédéré la critique tels «Bird» de la cinéaste britannique Andrea Arnold ayant fait l’unanimité avec le parcours initiatique d’une adolescente anglaise dans un milieu ouvrier. La réalisatrice, triplement récompensée par le prix du jury pour «Red Road», «Fish Tank» et «American Honey», continue, ainsi,  de baliser la voie d’un cinéma social dans un style naturel et subtil d’une grande sensibilité. Vivant, vibrant et émouvant «Bird» mériterait de rafler la Palme d’Or. Le jury la lui attribuera -t-il  ? 

Autre film encensé et très applaudi par la critique : «Emilia Perez» du Français Jacques Audiard qui se focalise sur le monde des narco-trafiquants au Mexique. Malgré ses faiblesses, le film a conquis une partie de la critique notamment par le parcours surprenant d’un chef du cartel de trafic de drogue ainsi que par le mélange des genres entre thriller, comédie musicale et film de gangster. Audiard ayant reçu en 2015 avec «Deephan» la récompense suprême rejoindra-t-il le club fermé des doubles Palmés ? 

Enfin, le dernier-né de Jia Zhang-Ke, «Caught by the Tides» (Emporté, par les vagues) est, également, bien placé pour remporter la Palme d’Or ou autres prix tant le réalisateur décline encore et toujours, son style épuré tout en le réinventant dans cet opus entre fiction et documentaire mettant en scène un voyage dans une Chine en mutation. 

Cette année, le festival de Cannes a eu avec «The Substance» son film choc signé Coralie Fargeat. La réalisatrice française y fustige la dictature de la jeunesse et l’obsession de la beauté et la perfection physique. Dans le rôle central de ce film d’horreur, ultra gore et quasiment sans limite,  Demi Moore, transformée, a joué le jeu jusqu’au bout sans se retenir.  Obtiendra-t-elle le prix de l’interprétation féminine. A toutes ces questions, le jury du 77e festival de Cannes répondra dans quelques heures. Wait And See.

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