Riadh Touiti (Président de la commission juridique de l’EST) : «N’agir qu’à partir des textes»

Avec la CAF, vous êtes allés de surprise en surprise…
« C’est le moins qu’on puisse dire. Quand nous avons débarqué à Paris, nous pensions que la contestation du Wydad de Casablanca tournait autour de la VAR et que la CAF devait statuer sur cette base. Mais à notre arrivée, nous étions stupéfiés de savoir qu’il n’est plus question de VAR, mais on parlait désormais d’insécurité dans le stade».

Face à ces rebondissements, comment avez-vous réagi en tant que dirigeant du club, mais surtout en tant que juriste ?
Cela fait 30 ans que j’enseigne le droit et que j’exerce le métier d’avocat. Je n’ai jamais vu chose pareille. La panne de la VAR, le refus des joueurs du Wydad de reprendre le jeu et l’intervention du président de la CAF sur le terrain : l’Espérance de Tunis n’a été impliquée en aucun de ces trois épisodes et c’est elle qui se fait sanctionner.
Face à une telle situation inédite et les conditions dans lesquelles la décision de rejouer le match a été prise, il fallait revenir aux fondamentaux du métier de juriste : n’agir qu’à partir de la décision en question et bien sûr des textes en vigueur.

Vous avez expliqué au départ que le TAS n’allait pas être forcément votre premier recours. Pourquoi ?
Jusqu’ à présent, nous n’avons rien sous la main. Nous attendons toujours la correspondance de la CAF. Le seul élément que nous savons, c’est sur la base du communiqué oral fait à Paris. La CAF a pris la décision de faire rejouer la finale retour pour cause d’insécurité. Il fallait savoir si la décision émanait ou non d’une commission relevant de la CAF. Dans ce cas de figure, nous devions nous adresser au Comité de recours de la Confédération africaine de football. Comme il s’est avéré finalement que c’est le comité exécutif de la CAF qui a pris cette décision, nous n’avons plus que le Tribunal administratif sportif comme recours.

Quelle sera votre stratégie de défense auprès le TAS ?
Nous faisons face à des adversaires coriaces. Rien que pour nous avoir repris le trophée de champion d’Afrique 48 heures seulement après nous l’avoir attribué. L’argumentaire a changé de la simple panne de la VAR à un sérieux et grave problème d’insécurité. Notre stratégie de défense est claire : n’anticiper rien tant que nous n’avons pas le texte de la décision de la CAF sous la main. Nous n’allons pas, non plus, dévoiler toutes nos cartes au risque de nous faire griller.

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